L’utilisation des mots « tag » et « graffiti » constitue à elle seule une des plus vielles confusions chez le grand public. Rares sont ceux à réellement connaître la différence entre les deux. On touche pourtant là au coeur de cette culture et on a pensé que ce serait pas mal de l’expliquer ici pour ceux qui souhaiteraient le savoir.

Big Daddy TAG :

C’est la signature, la ligne. Bien souvent le point de départ de beaucoup de « carrières », il est l’essence même du style de tout graffeur crédible. Dans certains cas, on peut même décrypter dans un simple tag les gestes qui vont caractériser le style de lettrage d’un graffiti artiste. C’est un peu le « vieux père », celui à qui on doit tout et qui mérite le respect. (Nous vous invitons d’ailleurs à découvrir notre sélection de tags de qualité ici ) . On le retrouve souvent sur les devantures de magasins abandonnés (voir notre article qui leurs sont consacrées )

tag et graffiti dans une rue de St denis

« Bad boy, bad boy, what you gonna do ? »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le tag a mauvaise réputation. Très présent voire incontournable dans le quotidien de tous les citadin du monde, il est souvent incompris. « un signe de gang pour marquer son territoire », « incivilité » ou encore « salissure », les interprétations sont dans 99% des cas péjoratives. Pourtant, certaines de ces mêmes personnes sont très loin de s’imaginer que tout cela fait partie d’une seule et même culture. Des passerelles ont même été développées avec la calligraphie traditionnelle, notamment le « Calligraffiti » de Shoe à découvrir ici.

Street Fame

Grande fresque graffiti dans la rue des pyrénées de Paris Est

 

Depuis quelques années, le mot « street art » est sur toutes les bouches. Le taux de fréquentation des expositions graffiti / street art battent tous les records ( TAG au grand Palais, Fondation Cartier ou encore plus récemment la tour Paris 13). Ce qui prouve un intérêt certain du grand public pour cette culture, à l’instar des expositions plus « conventionnelles » d’art contemporain. La question que l’on peut alors se poser est : Quand le grand public sera-t’il suffisamment informé sur le sujet pour être capable d’apprécier un beau tag dans sa rue ?
Plusieurs expositions et initiatives comme celle de la Pinacothèque de paris ou encore le développement du Graffuturisme pourraient y contribuer.

Une grande question nous apparaît aux vues des constats que nous venons de faire : étant donné l’importance du tag dans le graffiti et que la mouvance « street art » est en train d’intégrer petit à petit la culture populaire, est-il possible qu’un jour le grand public ne soit plus hostile aux tags voire même qu’il soit sensible à la portée esthétique et calligraphique de ceux-ci ?
Il faudra certainement beaucoup de temps. D’autant que la tranche d’âge des citadins offusqués par les tag de la rue ne concerne pas uniquement nos anciens.
Mais l’espoir est là, notamment grâce à des succès de ventes pour des oeuvres telles que certaines toiles de Jonone, presque uniquement constituées de tags.
Mise à jour Avril 2019 : Malgré l’éclosion de nombreux artistes issus du graffiti « pur et dur », on a toujours l’impression que la hiérarchisation entre le « Street Art » et le « Vilain tag » a la peau dure. Allez donc jeter un oeil sur notre article « La hiérarchie dans le Street Art » 

Artiste, Hakim Idriss, fondateur, auteur,

Hakim Idriss
Artiste et fondateur de Graffeur Paris
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